L’exposition Fragmentations présente des pièces dont les narrations sont construites sur des principes liés au théâtre ou au cinéma. Cette exposition s’interroge sur les différents modes de représentations des espaces illusionnistes et/ou fictifs et sur les constructions de ces images. L’intérêt réside ici sur les réflexions liées aux espaces imaginés comme étant féminins dans une sphère domestique.

L'installation Du neuf avec du vieux (2010) de Eric Hattan questionne la construction et la perception de l'espace domestique et la manière dont il est utilisé. Même si le spectateur est  physiquement dans l'installation, construite avec des éléments réels d’une maison classique bourgeoise, elle reste hors de sa portée. Elle garde clairement une dimension sculpturale, pour ne pas être confondue avec la conception d’un intérieur réel. Ces objets perdent ainsi leur usage fonctionnel et deviennent un espace de projection mentale.

Le travail de Silvia Bächli se compose de plusieurs séries de dessins réalisés au trait sur des petits formats de papier.  Les pièces représentent des corps (féminins), des espaces et des éléments géométriques réduits, fragmentés, condensés et  parfois abstraits. Comme des bandes dessinées ou des storyboards, ces dessins s’« animent » par notre perception, notre imagination qui comble les espaces vides entre les feuilles de papier,  créant ainsi une narration.

Les espaces illusoires et sociaux dans la peinture de Karen Kilimnik font référence à l’histoire de l’art classique et aux codes de la culture populaire, oscillant entre les fantaisies hollywoodiennes et la peinture bourgeoise du 19ème siècle. Ses peintures se situent à l’étroite frontière entre (et incarnent) le kitsch, la fiction, la réalité, la séduction, le désir et la production du désir.