Zefiro Torna
En empruntant les moments de l’histoire, de la littérature et des mouvements contre- culturels, Ola Vasiljeva crée des environnements imaginaires dans lesquels se mêlent la sculpture, le dessin, la vidéo et les objets trouvés. Elle s’intéresse aux traces laissés laissées, aux restes, aux matériaux et éléments qui indiquent ou suggèrent. Ses installations témoignent souvent d’un désordre vivant, jonchés d’indices de performances invisibles, d’activités obscures et souvent absurdes, comme autant de substituts pour des personnages supposément hors-champ.
Pour son exposition à Brest, l’artiste prend appui sur Zefiro Torna, un des madrigaux de Monteverdi dans lesquels les sentiments humains s’expriment, des plus légers aux plus profonds, incarnés par une musique d’une étonnante modernité. Loin de mettre en musique la pièce du maître italien, Ola Vasiljeva en interprète ce qui se passe – ou peut se passer – de l’autre côté du rideau de fond de scène, dans les coulisses, les corridors, les loges... Elle ne déroule pas une histoire ou une action mais les laisse entrevoir, incomplètes, non finies ou résolues comme si ce qui doit se jouer ici était recherché par l’espace lui-même. Dans un désordre poétique où les œuvres trouvent leur place aussi intuitivement que spontanément, l’exposition est vivante et mouvante. Elle devient un environnement suggestif mais aussi trompeur, confus, rempli de références intimes qui plonge les visiteurs dans les méandres narratifs. Artiste, œuvres et regardeurs participent alors d’une même communauté pour produire un sens a priori caché.
Courtesy de l’artiste, Antoine Levi, Paris et Supportico Lopez, Berlin
Avec le soutien du Fonds Mondriaan