It's All Tied Up in a Rainbow
Essentiellement sculpteur, même si certaines recherches le conduisent, de temps à autre, du côté de l’image, Morgan Courtois explique dans un entretien accordé récemment avoir rapidement souhaité exprimer, à travers son travail, le « potentiel ou la part pathétique des matériaux »[1]. De fait, son utilisation du plâtre, de la terre ou de la résine se trouve fréquemment affectée de perturbations qui, en plus d’altérer la stabilité de ses objets, leur confèrent un statut ambigu, où se brouille la frontière entre l’inerte et le vivant. S’inspirant non seulement du rythme, mais des propriétés fonctionnelles des fleurs, l’artiste – qui exerça le métier de jardinier pendant un temps – conçoit également des parfums dont la composition évoque des rapprochements poétiques de matières, d’événements et de sensations.
À Brest, L’exposition « It’s All Tied Up in a Rainbow » tire son titre de la chanson « Beautiful Land » interprétée en 1965 par Nina Simone. Elle réunit un ensemble de pièces inédites réalisées à partir de photographies prises dans l’espace public et de sculptures de nus masculins, dont les poses font autant référence à des situations privées qu’à des scènes issues de l’histoire de l’art. Le spectre coloré évoqué par le titre se retrouve, lui, dans une nouvelle série de peintures en résine qui encadre cet agencement central. Morgan Courtois, qui qualifie volontiers sa pratique de naturaliste, explore ici une géographie affective des représentations, influencée par une histoire non seulement artistique mais aussi sociale des... [lire plus]
Commissaire de l’exposition : Franck Balland