Condenser l'Infini
Michele Ciacciofera (1969, Italie) propose à Passerelle une expérience qui peut sembler énigmatique, celle de « Condenser l’Infini ». Depuis sa Sardaigne natale, aux Alpes puis en Bretagne et en Ecosse, il a observé les formes sculpturales archaïques à la base des civilisations humaines tels que les stèles et les menhirs. À travers son voyage européen, il met en balance la fin inévitable de toutes et tous et le potentiel infini de notre culture visuelle au-delà de l’univers fantasmé de nos ancêtres.
« Condenser l’Infini » est une tentative d’écriture d’une histoire commune, une histoire des formes que nos cerveaux connaissent plus ou moins à des degrés différents.
Le corpus d’œuvres présentées dans le patio de Passerelle est appelé « Menhirs » par l’artiste. Fasciné par l’art mégalithique, Ciacciofera travaille à partir de matériaux fragiles et modestes, essentiellement des rebuts d’atelier dont du carton et du papier, à l’opposé de l’éternité de la pierre. En cela, cette série rappelle l’œuvre des artistes de l’Arte povera, un mouvement artistique italien né à la fin des années 1960, se caractérisant par l’utilisation de matériaux pauvres et bruts, souvent naturels et récupérés, reflétant une volonté de renouer avec une simplicité et une authenticité originelles tout autant qu’un rejet de la surconsommation. Cet héritage n’est jamais revendiqué ou verbalisé mais il semble essentiel de considérer une partie des productions de Ciacciofera à travers le prisme d’un « nouvel art pauvre ». Recyclage et usage de matériaux naturels sont devenus pour l’artiste tout autant une nécessité esthétique que politique et... [lire plus]
Une exposition proposée par Loïc Le Gall
En partenariat avec le Museo MA*GA, Gallarate, Italie
Et avec le soutien de Michel Rein, Paris/Bruxelles et BUILDING, Milan