sculpture/dress | Façade de Passerelle Centre d'art contemporain
Chez Eva Taulois, le vêtement est à la fois central et périphérique. Central parce qu’il se manifeste comme l’élément générateur à partir duquel tout s’engage et auquel tout se rapporte. Périphérique parce qu’il se détache de tout ancrage décisif et ne se laisse saisir que comme un passage où il abandonne beaucoup de son identification. C’est une sorte de MacGuffin c’est-à-dire un prétexte qui, selon Alfred Hitchcock, désigne un déclencheur nécessaire pour activer le cours de l’histoire sans avoir une réelle importance en soi. Mais le MacGuffin a ici l’allure d’un fantôme. Le vêtement n’est plus qu’une affaire de contours. Une zone d’imprécision l’entoure d’une blancheur absorbante et l’empêche d’avoir une place définitive. Il avance dans l’espace et semble vouloir basculer dans le champ du design. Il a aussi la vitalité et l’originalité d’une écriture qui se mobilise d’abord dans la découpe de sa lumière. Il n’arrive pas à exprimer une fonction consistante, non seulement parce que cette fonction est en elle-même insaisissable, mais parce qu’elle s’est enfoncée dans les profondeurs de la mémoire, si bien qu’on ne peut plus la localiser.
C’est un outil visuel. Il se veut d’abord aiguillon qui ouvre à autre chose. Sa capacité au changement ne le contraint pas à abandonner son enveloppe originelle, mais à y revenir. Le retour consiste à dépasser le point de départ et à faire de ce point un mélange de décision et d’interrogation, de transmutation et d’imagination qui montre que quelque chose se joue dans ce déplacement sans commencement ni fin. Cet outil est un au-delà du visible. Mais cet au-delà du visible... [lire plus]
Didier Arnaudet, 2008
texte écrit à l’occasion de l’exposition Pollen - Artiste en résidence à Monflanquin
Commissaire de l'exposition / Curator : Ulrike Kremeier
Ce projet a reçu le soutien des élèves de Terminale de BAC PRO Technicien Chaudronnerie Industrielle du lycée Vauban à Brest pour la réalisation des six modules.