« J’ai tellement d’idées à la journée qu’il ne m’a jamais été utile de choisir une stratégie »
L’œuvre de Gilles Mahé relève d’une forme d’invitation à la jubilation individuelle de l’image, mais aussi d’une méditation ironique et critique sur l’écologie des images, sur l’iconomie contemporaine. (Christophe Domino in Gilles Mahé. Capital image, 2008)
L’image occupe une place prépondérante, centrale, essentielle dans le travail de Gilles Mahé mais elle ne délivre toute sa pertinence et toute son originalité qu’en lien avec d’autres paramètres. Si l’on veut embrasser la totalité de son œuvre, il conviendrait en particulier d’envisager un autre pôle, comme un pendant à l’image. (…) L’image n’est envisageable chez cet artiste qu’en termes de circulation, d’échange, de retraitement, de transformation, de réutilisation, d’interprétation, de critique.
Mais qu’est-ce qu’une image dans l’œuvre de Gilles Mahé ? On pourrait presque répondre : une photocopie réalisée ou visée par l’artiste. « Presque » car les peintures (Mémoire d’une œuvre d’art), les dessins (360 images symboliques), les diverses formes de photographies (35 avenue Foch ou bien Extra rapide / vite vraiment) sont également des images et cependant, c’est la photocopie qui répond le mieux à l’idée que Gilles Mahé se fait d’une image : reproductible, rapide, légère, volatile, pas chère, mobile. Non pas une image en soi, dans la roideur moderniste de l’autosuffisance et de l’autonomie ; non, une image toute simple mais une image de quelque chose, une image donc. La photocopieuse, c’est une machine à reproduire des documents qui, dans la plupart du temps, sont déjà des duplications.
Au cœur de l’imagerie de Gilles... [lire plus]
Jean-Marc Huitorel, extraits du texte « À son image » in Gilles Mahé : monographie, éd. Jean-Michel Place, Paris, 2004
Titre de l’exposition extrait de Gilles Mahé, carnet 1985