the sameness of differences / l’égalité des différences
L'exposition de l'artiste canadienne Edith Dakovic (née en 1968, vit et travaille à Toronto et Berlin) se compose de deux petites figurines et de 11 tableaux qui s’apparentent autant à de la sculpture que du dessin.
Cela fait près de 20 ans que cette artiste utilise le caoutchouc siliconé comme matériau de base de son travail. Son intérêt pour ce matériau repose sur la possibilité de pouvoir créer des formes en deux ou trois dimensions, de reproduire les similitudes visuelles et tactiles de la surface de la peau humaine, sans être pour autant un simulacre mais plutôt une version abstraite : la toile est visible sous les couches de caoutchouc siliconé teinté. La peau - et plus généralement le corps humain – sont abordés dans les œuvres d'Edith Dakovic comme des images produites, mais sont à la fois images et objets, parce que les dessins et les peintures sont travaillées à même le caoutchouc siliconé comme un tatouage.
Edith Dakovic ne cherche pas simplement à créer une ressemblance physique avec la peau en s’appuyant sur des signes, mais utilise aussi un répertoire iconographique, comme celui des tatouages traditionnels et modernes qui ne renvoie pas seulement à une référence culturelle mais qui s’associe à des moments de désir et de projections mentales.
La « peau » selon Edith Dakovic est l’ultime frontière entre l’intérieur et l’extérieur. Partant de là, c’est plus cette orientation thématique qui l’intéresse et le lien entre l’individu et le contexte socio-politique. Il ne s’agit pas d’une simple confrontation physique entre l’idée des corps individuels et collectifs mais plutôt des frontières symboliques qui sont... [lire plus]
Commissaire de l'exposition / Curator : Ulrike Kremeier