Il y a anguille sous roche. Ici les hauts-parleurs deviennent des instruments, les baleines à bosse aussi et même les pierres s'y mettent. Trois concerts où la nature côtoie les machines, où le son est science et où l'organique devient cosmique. Aline Pénitot succombera au chant des baleines, suivi des trois musiciens de Rhombe qui mêleront les pierres aux synthétiseurs modulaires. Seul, Thomas Tilly domptera l'onde sonore clôturant ainsi cette soirée électroacoustique à Passerelle.

• Thomas Tilly • machines, haut-parleurs

Thomas Tilly utilise le microphone et le haut-parleur comme principaux instruments de création. Son travail emprunte autant à la recherche musicale expérimentale que scientifique. Sa musique se nourrit de “l’autour” : il ne s’agit pas que de capter le son, mais de placer le microphone au même rang que l’instrument de musique et d’envisager la situation de cet instrument dans l’espace comme une méthode de composition. Il s’agit de détourner le rôle d’outil de communication du microphone pour appréhender l’onde sonore autrement. À Passerelle, Thomas Tilly improvisera avec ses machines.

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• Rhombe •
Julien Boudart synthétiseurs modulaires, résonateur métallique, conception
Audrey Chen voix, électronique . Toma Gouband percussions, pierres, végétaux

Les trois musiciens de Rhombe partagent une approche extatique et brute du son. Unissant le souffle, la salive, les éclats de pierre et l’électricité avec un brin de sorcellerie, ils composent ensemble une sorte de cérémoniel où l’intime, le concret voire le prosaïque suscitent le cosmique. Le familier du son concret soudain échappe, le voile se déchire et l’auditeur, pris dans la transe avec les musiciens, se trouve emporté.

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• Aline Pénitot •
Aline Pénitot compositrice, électroacousticienne . Fabienne Delfour scientifique
Florian Gazagne basson

Aline Pénitot compose de la musique dans la lignée de la démarche de Pierre Schaeffer ou Luc Ferrari. Elle décèle le potentiel musical des sons captés par des microphones en studio ou dans la nature. Elle ne s’attarde pas sur les hauteurs ou le rythme mais sur la vie intrinsèque des sons pour inventer des processus de composition. C’est avec cette écoute particulière qu’elle découvre des similitudes timbrales stupéfiantes entre le basson et les chants de baleines à bosse. En les mélangeant, ni Aline Pénitot, ni Florian Gazagne, le bassoniste, ne savent reconnaître ce qui vient du basson ou de la baleine.