Julie Hascoët développe ses projets en lien avec les territoires qu’elle arpente. De la Bretagne au Mexique, et sur les routes d’Europe, souvent dans son travail reviennent les mêmes figures : des lumières incertaines, des paysages aux ciels chargés, des rochers humides, des parpaings et du béton, des choses laissées là, des murs en construction ou abandonnés, des corps couchés et des regards au loin.

L’exposition Cartographies secrètes s’intéresse aux géographies qui échappent : celle de fêtes clandestines qui fonctionnent à la manière de Zones Autonomes Temporaires dont l’accès est rendu possible aux initiés disposant de l’information pour s’y rendre ; et celle des bunkers qui se dérobent à l’inventaire, dissimulés dans le paysage et tantôt engloutis par la dune, recouverts par la marée, absorbés par la végétation. Cette recherche graphique combine coordonnées GPS, numéros de boîtes vocales et fragments de SMS comme autant de manières de fausser les pistes. Initiée en 2017 sous la forme d’affiches (réalisées en collaboration avec le graphiste Pedro Seromenho), cette recherche a pris forme dans l’espace en 2022 avec la réalisation de bâches imprimées. Elle représente un chapitre de la recherche menée plus largement par Julie Hascoët au travers de son projet Murs de l’Atlantique, proposant un dialogue visuel entre bunkers et free-parties. Un hommage à la scène techno illégale et ses ruses mais également un clin d’oeil adressé à la figure du bunker, présente dans l’imaginaire du label brestois Astropolis. Cette installation a vu le jour en partenariat avec Passerelle, centre d’art contemporain.