The Noisy World
Tout commence par l’idée un peu folle d’un laboratoire de recherche scientifique qui s’associe à la Carène – salle de musiques actuelles de Brest pour embarquer des artistes-chercheurs dans ses études des impacts des sons humains sur les fonds marins. Vincent Malassis va donc s’inventer explorateur (sonore) de ce territoire si fascinant que le Commandant Cousteau nommait Le Monde du Silence. Si ce n’est que son premier constat est qu’il n’y a rien de silencieux sous les flots. D’où ce titre aux relents tout futuristes. L’artiste enregistre ou s’approprie, transforme, travaille et pour la première restitution de son travail de recherche tente un jeu de balancier au sein duquel l’expérience scientifique badine avec le leurre de la scène.
Pour commencer, il installe un acousmonium, sorte d’orchestre de haut-parleurs, dans l’espace de Passerelle. Le public est invité à entrer dans cette profondeur capitonnée de noir, à arpenter le dispositif pour découvrir que cet ensemble n’est qu’image et que ce Noisy World est somme toute bien quiet sauf pour la personne qui pose le seul et unique casque sur ses oreilles. L’artiste, grâce à la technologie binorale, propose ainsi l’expérience d’écoute spatialisée de sa mélodie des profondeurs (composée à partir de sons récoltés sous les mers) à un spectateur unique. Mais à notre étonnement, ces mêmes sons sont « reproduits » un peu plus loin par des bruiteurs en studio. Derrière un rideau comme aux confins d’un cabaret, une harpe bleu homard et résolument bizarre dans sa facture attend d’être jouée. Enfin, tout au fond de l’espace, l’image d’un iceberg artificiel... [lire plus]
Dans le cadre du projet SONARS
Porté par La Carène - et le laboratoire franco-québécois BeBEST et Fovearts