L'observatoire
Les recherches de Michèle Waquant (née en 1948 à Québec, Canada) mettent souvent à nu et de manière « éclairée » la primauté des silences, des pertes et des abandons qui qualifient le monde dans lequel nous tentons de vivre. Fréquemment dans cette démarche, qui ne saurait se satisfaire d´une représentation de l´absence, les utilisations de la photographie, de la vidéo, de l´écriture et du dessin servent la mission en présence de jeux précis et articulé d´images projetées, réfléchies, espaces de mémoire et de capture du réel et du temps.
Quant à l'observatoire, la pièce est une sorte d'allégorie. Ce qui réunit les éléments de cette installation entre eux tient du fil d'Ariane, un guide dans le labyrinthe des impressions vagues où nos certitudes basculent. L'artiste propose un voyage imaginaire dans lequel il est question de la persistance de ces présences ambivalentes que nous rêvions de maîtriser, enfants, en nous déguisant en chevalier ou auxquelles nous étions tentés de nous soumettre en jouissant du plaisir terrifiant de leur pouvoir. En employant l'image vidéo a contrario (puisqu'elle est censé garantir la vérité et la réalité des choses enregistrées) pour rechercher un point critique où rien n'est plus très certain ni stable, le dessin pour figurer des représentations fantasmatiques et les sons comme des présences envahissantes et suggestives, l'artiste cherche à articuler un ensemble composite pour trouver le lieu de passage entre souvenirs et sensations, là où surgit la rémanence d'états entre peur et fascination.