Pour sa première exposition personnelle en France, Marcus Jahmal (1990, Etats-Unis) présente une série de dessins et peintures, essentiellement figuratifs réalisés depuis 2016.

Artiste autodidacte, élevé dans une famille mixte, au sein d’un « block » portoricain, Jahmal a évolué dans un environnement multi-ethnique et populaire. Il a autant assimilé les codes de la culture de la rue, en côtoyant des graffeurs et en ayant lui-même peint les façades newyorkaises, que les traditions latinos et créoles, ou encore la musique afro-américaine depuis le jazz jusqu’au rap contemporain.

Construite autour de trois grandes thématiques – un bestiaire légendaire, la vie à Brooklyn et la condition noire, et l’observation du paysage américain –, l’exposition rend compte de croisements permanents et d’une sensibilité peu conventionnelle. Le bestiaire légendaire mêle des scènes vaudous aux hybrides mythologiques inca et égyptien ; Venus, un policier et des motifs de portails en fer forgé constituent un ensemble contextualisant la vie du quartier newyorkais de Brooklyn et notamment celle de sa population noire ; tandis qu’un paysage américain fantasmé est représenté à travers de larges abstractions colorées.

Le titre de l’exposition, Gombo, fait référence à la cuisine créole de la Nouvelle-Orléans, ville cosmopolite où Jahmal a ses racines. Plat « terre et mer », symbole de la fusion des cultures européennes, africaines et chactas, le Gombo se veut la métaphore de l’histoire métissée et atypique de l’artiste. Dans le cadre de l’exposition à Passerelle Centre d’art contemporain, Marcus Jahmal s’installera un mois à Brest afin de produire un nouveau corpus d’œuvres résonnant spécialement à son expérience finistérienne.