Un passage d’eau
Comme souvent dans les projets des artistes françaises Louise Hervé et Chloé Maillet, l’origine du film Un passage d’eau se fonde sur un prétexte scientifique. Son statut, aussi documenté que fantaisiste, est un terreau nécessaire d’images et de récits pour les auteures. Usant d’une méthodologie appliquée, reflet de leur formation doctorale en sciences humaines et littérature, les scenarii de Louise Hervé et Chloé Maillet mettent en place une cohérence entre des spéculations autour de mythologies, des propositions de solutions à des impasses de la science, et des parcours d’enquêtes autour d’un domaine à étudier, ce qui fait de leurs films, non pas une réponse plausible, mais bien les étapes d’une exploration.
En effet, la science est abordée dans leur œuvre tel un savoir qui à jamais renouvelle les réalités au même titre que les fantasmes, tout comme la construction lente de la connaissance et du progrès passe par les expériences et les tests issus d’hypothèses qui les précèdent. Leurs films sont ainsi, en quelque sorte, des laboratoires de recherches, faits des différents strates et stades de la preuve d’une supputation plus ou moins vraisemblable, faisant notamment écho à l’histoire du cinéma. Jouant sur les genres, de la science fiction au péplum, de la reconstitution télévisuelle au documentaire anthropologique, usant de méthodes de tournage relevant de l’expérience, comme on peut le voir chez Werner Herzog, ou du jeu de formes et de cadres, rappelant le langage visuel si particulier d’Eric Rohmer, les réalisatrices proposent un regard tout à fait contemporain sur l’histoire des mythes.
Premier scénario de Louise... [lire plus]
Commissaire de l'exposition / Curator : Etienne Bernard
En coproduction avec la Biennale de Liverpool 2014
Production red shoes I SOME SHOES, courtesy galerie Marcelle Alix, Paris.
Avec le soutien de la Région des Pays de la Loire, CNC, Région Haute-Normandie, Pôle Image Haute-Normandie.