La flotte bleue
Le titre de l’exposition personnelle de Laure Mathieu à Passerelle Centre d’art contemporain invite au voyage. Il évoque une armada azuréenne sur les flots de la Cité du Ponant. À la lecture de celui-ci, en amont de la visite, on se verrait volontiers poétiquement embarquer sur un trois-mâts et appareiller pour quelque destination exotique.
En l’occurrence, la « flotte bleue » à laquelle fait référence la jeune artiste française est un regroupement d’espèces aquatiques qui évolue entre mer et air, entre deux mondes, deux éléments antagonistes qu’il participe à réunir, comme une frontière, comme un filtre. De leurs appellations latines "velella velella", "physalia phisalys" ou encore "janthina janthina", ces petits organismes bleus, à peine visibles, flottent à la surface des océans et errent au gré des vents.
Pour Laure Mathieu, ils constituent aussi bien un décor planté qu’une métaphore poétique et méthodologique de son projet. Car c’est bien de visibilité – et, de fait, d’invisibilité – et de dissémination qu’il s’agit ici.
Poursuivant une pratique de l’écriture et de la fiction qui, depuis quelques années, fonde son travail, l’artiste a choisi d’adresser une série de lettres anonymes à différents acteurs de la ville de Brest : élus, blanchisseuses, visiteurs du centre d’art contemporain, etc. Et l’artiste de penser la diffusion de ces missives par le camouflage ou plutôt par la dissémination insidieuse dans l’espace urbain et social sur différents supports aussi inattendus... [lire plus]
Dans le cadre du programme Les Chantiers-Résidence
En partenariat avec Documents d’Artistes Bretagne