L’art a toujours eu à travers la modernité – à cause de la déprise de toute tradition qui la définit – un rapport particulier avec l’absence, s’efforçant tantôt de donner à percevoir une présence absente, tantôt – et plus mélancoliquement – de nous faire sentir la présence même de cette absence.

Or, aujourd’hui, c’est l’art lui-même qui semble se porter absent. L’art n’est plus immédiatement visible, mais caché, jouissant d’un coefficient de visibilité trop faible pour être perçu d’emblée.

Cette exposition – postulant une généalogie alternative de l’installation vidéo, non pas comme une poursuite de la picturalité sur un autre médium, mais en termes de ses liens profonds et cachés avec le dessin et le graphisme – réunit une quinzaine de propositions contemporaines ayant trait à la problématique de l’absence.

Par quels moyens l’art met-il en avant sa propre absence? Dans le contexte actuel, où la culture jouit d’un succès sans précédent – où l’offre artistique global est de loin supérieur à la demande – l’art ne doit-il pas avoir la bonne grâce de rester et d’être jugé in absentia.