Back Room
Intitulé Back Room, l'œuvre fait allusion à ces endroits cachés où ont lieu des transactions ou des échanges non-autorisés/illégaux dont l'objet est souvent l'argent, le sexe, la drogue. Ce qui se négocie ici est cependant plus évasif, moins palpable mais aussi vital : il serait question de l'existence même dans un scénario à la Kafka.
Back Room s'est matérialisé comme un processus (penser et tourner en rond comme c'est souvent le cas pour moi) à partir de deux images qui me hantent depuis longtemps : la première montre Tatline à coté de son monument à la IIIème Internationale, la deuxième Heinrich Anton Muller qui pose avec une de ses "machines". Deux artistes visonnaires, propulsés par une quête utopique, qui évoluent dans des contextes sociaux très différents.
Back Room est autant une construction psychique qu'un complexe architectural. Peu importe, il vaut mieux l'aborder comme une fable à points d'entrée multiple et au sens ouvert. Elle examine les relations entre êtres haut et bas, humains et animaux, planificateurs et peuples, artistes, architectes et leurs publics. En ce qui concerne ces derniers, une des questions principales pourrait être "Quoi construire, pourquoi et pour qui ?".
J'ai essayé, au sein de cette construction, d'articuler les contradictions inhérentes à une certain pulsion utopique telle qu'elle se manifeste à travers l'art et l'architecture... ce fossé qui s'ouvre entre la vision grandiose, idéalisée et sa réalisation souvent bien plus modeste.
P. S. : Les animaux qui habitent le désert de sciure (sous-produit d'une architecture providentielle) ignorent cette construction qui les surplombe. Ils ne peuvent même pas la... [lire plus]
Commissaire de l'exposition / Curator : Ulrike Kremeier