We have no art, we do everything as well as we can
En 1962, Soeur Mary Corita Kent, religieuse au couvent du Cœur Immaculé de Marie à Los Angeles, se rend à la Ferus Gallery pour y voir la fameuse exposition où Andy Warhol adopte la sérigraphie avec sa série Campbell Soup.
« Sister Corita », comme on l’appelle, a rejoint les ordres à 18 ans, mais elle n’est pas novice en art et la sérigraphie est déjà son médium de prédilection. Elle a suivi des cours à Otis College of Art and Design, au Chouinard Art Institute et possède une maîtrise d’histoire de l’art de l’Université de Californie du Sud. Elle est depuis professeure à l'Université du Cœur Immaculé. Pourtant, ce moment va être déterminant et la conforter dans la direction qui fera d’elle la « Nonne du Pop Art ». Artiste, femme, pédagogue, et religieuse Corita ne rentre dans aucune case. Ses sérigraphies montrent une approche célébratoire de la société de consommation, en contrepied des tenants du Pop comme Robert Rauschenberg, Jasper Johns ou Richard Hamilton, chez qui les failles du matérialisme apparaissent plus froidement. 1962, c’est également l’année où Jean XXIII convoque le Concile Vatican II initiant un grand mouvement d’ouverture de l’Église à la culture contemporaine. Dans ce contexte d’émancipation, Corita s’approprie le langage de la publicité et laisse la couleur et les mots exploser de liberté. Slogans, paroles de chansons, versets bibliques et citations d’auteur·e·s s’inscrivent librement sur le papier dans une recontextualisation engagée, indissociable de sa foi, véhiculant des valeurs de tolérance mais aussi de résistance face aux inégalités.
Les œuvres rassemblées au centre d’art Passerelle... [lire plus]
Dans le cadre de À Cris Ouverts – 6e édition des Ateliers de Rennes - biennale d’art contemporain
Courtesy of the Corita Art Center, Immaculate Heart Community, Los Angeles, CA