Another Day, Another Drama
Chez Aurora Sander, chaque projet est un scénario. L’exposition et les œuvres qui la composent sont systématiquement guidées par la fiction qui prend nécessairement racine dans le quotidien contemporain des artistes. La trame narrative constitue un socle de production et un filtre d’accès à un corpus résolument pop (et le plus souvent sculptural).
C’est certainement d’ailleurs pourquoi, les deux artistes norvégiens Ellinor Aurora Aasgaard et Bror Sander Berg Størseth ont choisi, au sortir de leurs études, d’inventer un personnage dont le patronyme se compose de leur second prénom. On pourrait dire qu’Aurora Sander est à ses créateurs, nés respectivement en 1987 et 1991, ce que Bart Simpson est à ses dessinateurs. Il est, en quelque sorte, l’avatar de ces deux qui ont grandi dans le crépuscule désabusé d’un siècle d’utopies.
Leur monde et leurs références sont ceux de la globalisation post-89, du post-modernisme viral revendiqué, du flux permanent, de l’accès prétendument si simple à l’information mais de la difficulté chronique de la vérifier… D’ailleurs, Aurora Sander, profondément nourri par l’outil comme le contenu du web, choisit le traitement du monde contemporain par la revendication de la matérialité de la sculpture. Une re-matérialisation d’un réel qui se pense pourtant si immatériel, en somme. Il évolue en se construisant un univers imaginaire et pop qui décrit notre société en prenant bien soin d’appuyer là où ça fait mal… toujours avec humour.
Nonchalamment intitulé Another Day, Another Drama, le projet à Passerelle Centre d’art contemporain transforme l’étage du centre d’art en haras... [lire plus]
Cette exposition a reçu le soutien de l’Ambassade Royale de Norvège en France