Allegro, largo, triste
Aurélien Froment tente de porter à l’écran la musique de Franco Melis, en en suivant les lignes. Ce musicien sarde, sonneur de launeddas est le dernier représentant de l’une des deux longues lignées d’artistes à avoir été formé de manière traditionnelle. La formation d’un musicien se faisait alors en partageant les journées d’un maître, depuis le travail agricole et domestique le matin jusqu’aux leçons de musique l’après-midi, sans discontinuité entre l’art et la vie. Le maître transmet à son élève les bases de chaque sonate à partir desquelles l’élève affirmera plus tard sa personnalité de sonneur. C’est une musique relationnelle, qui passe d’un souffle à l’autre sans aucun support matériel, ni partition, ni enregistrement.
Chaque instrument est composé de trois sections de différentes longueurs de roseaux chacune pourvue d’une anche simple que le sonneur de launeddas façonne lui même. À main droite, un roseau à 5 trous. À main gauche, un second roseau également à 5 trous couplé à un troisième roseau sans trou, le bourdon. Le sonneur joue des trois roseaux simultanément, produisant une sonate complexe à lui seul et d’un souffle continu.
Informé par le travail de recherche et d’analyse réalisé à la fin des années 50 par l’anthropologue danois Andreas Fridolin Weiss Bentzon et par celui de l’artiste Michel Aubry, l’artiste français est allé à la rencontre de Franco Melis pour essayer de reproduire à l’écran cette musique polyphonique d’un seul homme.
Le ruban du film passe à travers les engrenages de la caméra comme l’air circule du nez à la bouche du musicien lorsqu’il joue. Chaque morceau de... [lire plus]
Production Aurélien Froment & red shoes
Coproduction M-Museum Leuven
Avec le soutien du Irish Arts Council et de Passerelle Centre d’art contemporain, Brest
Ce projet a été sélectionné par la commission mécénat de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et plastiques qui lui apporté son soutien.
Courtesy de l’artiste et de Marcelle Alix, Paris