All Component Parts (Listeners)
Le point de départ du projet est une étrange épidémie de vols d’instruments de musique - des tubas - dans des lycées de Los Angeles au cours des quatre dernières années. Les fanfares traditionnelles des établissements scolaires se voyaient alors privées de l'instrument le plus grave de leurs cuivres. Alison O’Daniel fait un parallèle entre ce fait divers et son expérience auditive. Comme les voleurs des tubas amputent la fanfare de son registre le plus bas, son oreille tronque certaines tonalités. Son univers sonore à mi-chemin entre surdité et audition devient une hypothèse de travail pour tenter de représenter cet état intermédiaire entre son et silence.
Elle se lance alors dans l’entreprise d’en faire un film dont huit des séquences sont présentées dans l’installation à Brest. Celui-ci ne cherche pas à spéculer sur les voleurs ni à faire entendre le son d’un tuba mais s’interroge sur les traits de caractères de chacun et sa perception de la méditation, du désir et de la perte, de son environnement, des voyages, de la façon de faire de la musique, du passé – tout cela en relation avec sa propre histoire. Se tissent alors des liens poétiques entre matière, temps, calme et écoute. L’approche d’Alison O’Daniel inverse le processus cinématographique classique en commençant par la commande de partitions musicales à trois compositeurs, Christine Kim Sun, Steve Roden et Ethan Frederick Greene (la première est sourde, les deux autres bien-entendants) dont les travaux expérimentent les limites de son. Elle instaure une relation d’échange avec eux, comme un cadavre exquis, en leur proposant de... [lire plus]
Coproducteurs :
Art in General (New York)
Art Matters Foundation (New York)
Center for Cultural Innovation (Los Angeles)
Foundation for Contemporary Art (New York)
Franklin Furnace Fund (New York)
Rema Hort Mann Foundation (New York/Los Angeles)
Commissaire de l'exposition / Curator : Etienne Bernard