Le Festival Invisible est un événement dédiée aux musiques énigmatiques : celles qui posent des questions, qui apportent éventuellement des réponses, mais qui ne nous apprennent pas ce qu’on savait déjà. Tout au long de sa dix-neuvième édition, à la Carène, Brest, Julien Solé et Pierre Malma ont créé, c’est à dire négocié avec l’invisible lui-même. Ils ont révélé ce qui était caché sous l’illusion du blanc, au trait ou par aplats noirs, à l’aide d’un sismographe en forme de pinceau ou de feutre, réagissant à ce qu’ils entendaient, à ce que leurs antennes percevaient, sans faiblir devant le fourmillement des révélations : car c’est toute une armée des ombres qui est alors apparue, dans la profusion de ce qui a longtemps été privé du bénéfice de la lumière. De fait, la lumière en a été changée, comme vous pouvez le constater.

Arnaud Le Gouëfflec